mercredi 5 décembre 2007

Décolonisation et mondialisation

J’ambitionne avant tout, par ce dialogue que je veux honnête et vrai avec les premiers développements de notre société rendue à elle-même et à sa liberté, de contribuer un tant soit peu à la compréhension du sens qu’elle veut se donner, et celui de sa marche vers une plus grande libération. À travers ce retour sur des faits, des données qui ont composé la vie de notre société et ont tissé sa réalité globale, je veux essayer d’analyser ce réel en devenir ; je veux tenter de le comprendre en dépassant le sentiment que j’en ai eu – moi, comme la plupart de ceux qui l’ont vécu – comme des échecs ou des victoires selon des critères de justice ou d’iniquité, ou de bilans de bataille.
Quand on voit rappeler les différents moments de cette réalité, l’on ne manque pas de relever que le présent pèse sur notre mémoire au point de la brouiller et l’altérer en la parant de préoccupations qui n’existaient pas alors. Selon nos maîtres en matière d’histoire, cette grave déformation ne permet ni de se faire une idée rationnelle de ce qu’a été ce passé, parce qu’on ne lui reconnaît ainsi aucune réalité objective, ni de bien comprendre le chemin qui a mené de là à la situation présente.
Les douleurs de ce cheminement, l’enchaînement des situations qui le jalonnent, et l’affrontement des idéologies à travers quoi se produit une réadéquation des éthiques et des mœurs, tout cela exige beaucoup de fermeté afin d’échapper aux facilités de la langue de bois. En tout cas, je m’efforcerai de ne pas me laisser aller à ressusciter ces moments de notre histoire tels que je veux les voir et non tels qu’ils ont été : je veux m’en tenir autant que possible à leur sens premier, à leur fraîcheur propre, en dehors de quoi le jugement porté sur eux ne peut tirer pertinence.
Seule une telle fermeté méthodologique, assidûment prêchée par Jacques Berque dont elle traverse toute l’œuvre, permet d’apprécier à sa juste valeur la geste de notre peuple : confronté à un environnement mondialisant plus que jamais hostile à l’élan libérateur et aux justes revendications non encore satisfaites des peuples qui ont secoué le joug colonial, notre société tend et s’applique à se hausser au niveau des exigences d’un combat renouvelé. Elle le fait en consolidant son Etat national, en recomposant son unité nationale, en appui sur l’émergence d’un capital national capable de se faire une place de dignité dans l’économie mondiale, ainsi que sur le large spectre chatoyant de ses diverses couleurs idéologiques et socioculturelles...
À travers cette expérience, me semble-t-il, notre société pose toujours un problème général qui dépasse les limites de notre pays, et qui ne laisse indifférents ni notre ancien colonisateur, ni les différentes forces qui animent l’action du peuple français, ni les divers acteurs de la politique mondiale : notre peuple poursuit sa lutte pour donner la réponse la plus juste, la meilleure possible, au problème non encore résolu malgré les indépendances politiques, celui de la décolonisation qui reste le problème par excellence de notre temps, celui dont la solution déterminera la marche du monde dans ce IIIème millénaire. Et ce n’est pas faire preuve de prétention déplacée que d’estimer que le grand acte par quoi notre peuple a fourni une contribution majeure dans la chute du système colonial, le place dans la perspective de tenir encore un rôle considérable dans l’œuvre de remodelage en cours du monde, particulièrement dans notre aire méditerranéenne et arabo-africaine.
Hier en effet, notre mouvement national, et en particulier sa pointe nationaliste dite “radicale”, n’avait-il pas perçu la nécessité – et donc la possibilité – de changer un monde qui avait pourri, dans des indices que beaucoup d’observateurs voyaient affleurer à la surface de l’ordre colonial : la misère vécue dans la chair et l’âme des gens, les déceptions de promesses de réformes jamais tenues, l’incapacité croissante des autorités colonialistes à maintenir les choses en l’état...? Et aujourd’hui, avec d’autres forces dans le monde, ce même mouvement national anime, à la lumière des besoins de notre vie étatique et nationale nouvelle, l’action pour la mise à l’ordre du jour d’une nécessité de même nature. Et cette nécessité, les plus clairvoyants la discernent aussi à des signes semblables étendus de façon hyperbolique à l’échelle du monde entier : contradictions et perversions persistant et s’aggravant, dont un Nord prospère veut convaincre qu’elles sont naturelles après « la fin de l’histoire » annoncée avec la chute du communisme ; résistance opiniâtre de l’immense majorité de l’humanité qui en souffre ; grandes déceptions suscitées par les indépendances politiques qui étaient censées les soulager ; et l’on note une même incapacité croissante des grands dominants de ce monde à maintenir les choses en l’état, malgré les moyens colossaux, militaires, politiques et idéologiques qu’ils déploient pour venir à bout des dramatiques explosions qui se produisent de plus en plus souvent, et plus encore pour annihiler les espoirs en un monde plus juste et plus solidaire.
Convergeant objectivement mais aussi de façon de plus en plus perceptible au niveau des consciences inquiètes de ces évolutions, tous ces facteurs tendent à accabler l’ordre dominant, brutal et impitoyable, en retournant contre lui autant une morale et des valeurs dont il n’est pas le dernier à se draper, que l’efficacité socio-économique dont il se targue pour expliquer ses réussites, mais qui jure avec l’aggravation de ses vices et contradictions. Car cette situation ne trouble pas seulement une opinion publique occidentale de plus en plus soumise à la précarité économique et sociale et à une sorte de maccarthysme généralisé qui veut dicter aux gens les positions politiquement correctes, mais elle pose aussi problème aux tenants de l’ordre qui domine le monde. Elle aiguise ainsi leur détermination à empêcher que les indépendances politiques ne débouchent sur toute remise en cause de leur mainmise planétaire sur les richesses du monde.
Aussi cette domination veut-elle s’assurer les conditions de sa pérennité et de son plus large déploiement en s’efforçant d’anesthésier l’esprit critique des gens et de délester les peuples des moyens de leur souveraineté : souvent chèrement acquise, celle-ci leur est contestée au nom de notions qui fleurissent, à l’image de celles qui avaient préludé à la colonisation de continents entiers sous couvert de les civiliser. Telles les notions de « bonne gouvernance », de « démocratie », devenues des prétextes pour des prétentions et même des entreprises visant à reprendre en main la gestion, par dessus leurs têtes, des affaires intérieures de pays auxquels on a dû concéder une indépendance politique après la leur avoir âprement marchandée.
Cette volonté interventionniste anime toute la stratégie de remodelage du monde post-colonial préparée et mise en œuvre par les dirigeants de l’Occident en direction de nos pays. Elle s’exprime à travers une conjoncture politique, socio-économique et idéologique faite d’intrigues ou de pressions hostiles et soutenues qui tendent à compliquer encore plus les luttes complexes mais normales entre les différentes tendances de notre mouvement national sur la manière de concrétiser l’indépendance, de faire émerger un capital national capable de donner corps à cette indépendance.
Et de fait, ces luttes, avec leurs hauts et leurs bas, ne sont pas simples, et les solutions proposées pas nécessairement porteuses – mais est-ce vrai pour notre seul pays ? Cependant, la façon dont elles sont menées a fini par entamer la crédibilité de notre tout jeune Etat, déstructurer apparemment l’unité nationale qu’avaient forgée des décennies de luttes communes pleines d’abnégation ; tout comme elle a abouti à mettre gravement en danger l’existence même de l’État national, dont j’ai essayé de dire, dans mon précédent livre, ce qu’il en a coûté à plusieurs générations pour qu’il soit enfin reconnu par la puissance coloniale qui l’avait effacé par cent trente deux ans de domination.
Il est vrai que, concernant ces sacrifices et les résultats aussi inouïs qu’ils ont permis, notre façon d’en parler, généralement, nous qui les avons vécus ou y avons contribué, a fini par lasser et par accabler la jeune génération : nous nous présentons à elle comme des héros ayant accompli LA Révolution qui a sauvé le pays de manière définitive ; des héros qu’elle a le devoir d’honorer et de glorifier pour cet exploit de l’indépendance – dont nous lui ressassons que nous l’avons accompli et arrachée pour elle ! – alors qu’il est patent que cette indépendance est des plus fragiles et des plus incomplètes. Nos jeunes, en effet, n’ont-ils pas fort à faire face particulièrement aux dangers écrasants que font peser sur le pays les nouvelles tutelles qui s’organisent à travers une globalisation mondialisante sur les dépouilles du rapport des forces qui prédominait du temps de la guerre froide ? Il est également vrai que l’une des questions qui troublent le plus notre jeunesse aujourd’hui, c’est la résurgence des divergences qui secouaient hier notre mouvement national.
Il avait pourtant été mis une sourdine à ces disputes lorsque Novembre a mis les différentes forces constituant le mouvement devant le vrai choix que ces démêlés occultaient : celui de secouer la pusillanimité que des décennies de persécutions avaient cruellement incrustée dans les âmes, et d’accepter de mourir pour exiger l’indépendance du pays en s’opposant par les armes à l’ordre colonial. Mais, par le biais d’une réinterprétation actualisée des différences de points de vue d’hier, l’on assiste à un véritable crêpage de chignons entre des protagonistes rescapés de la guerre de libération, ou se considérant comme les héritiers de tel ou tel dirigeant chahid prestigieux de cette guerre. Les promoteurs de ces diatribes veulent entraîner les nouvelles générations dans des combats douteux en vue de légitimer des intérêts actuels par une prétendue fidélité à la mémoire du chahid qu’ils ont pris pour chapelle ou à son combat d’hier. Ces vieilles positions à la virginité refaite renouent, chacune, avec des prétentions renouvelées de faire valoir leurs seules visions propres dans la direction du pays. Cela se fait souvent en rappelant des péripéties visant à peindre des plus noirs défauts l’ancien frère de combat disparu – et à travers lui l’ex courant politique ressuscité –, à lui faire porter seul la responsabilité de certains revers et épisodes difficiles de la lutte armée, de sorte à tirer son épingle du jeu et à apparaître comme le responsable perspicace, et partant le courant politique que l’on doit aujourd’hui écouter si l’on ne veut pas voir se produire des erreurs préjudiciables à l’image de celles qui se sont commises hier.
Une telle façon de faire donne du crédit à la thèse selon laquelle l’unité réalisée hier au sein et autour du FLN n’est qu’un mirage, et qu’en réalité, ce rassemblement était miné par les divergences que des dirigeants autoritaires, pour ne pas dire plus, ont fait taire par la violence et des méthodes de direction antidémocratiques. Ce « mirage », peut-être faudrait-il demander à nos adversaires d’hier, ceux qui ont dirigé et mené la lutte contre lui, comment ils n’ont rien pu contre la réalité de l’unité qu’il incarnait, malgré tous leurs efforts pour la miner et la casser ! Ils ont pourtant remporté dans ce sens des succès éclatants, comme la fameuse « bleuite », dont les douloureuses séquelles ne sont pas près de guérir. Mais pour l’essentiel, pour l’objectif de l’indépendance, l’unité des rangs de l’Aln-Fln a-t-elle jamais constitué un mythe aux yeux de ceux qui y étaient confrontés et ont eu à l’éprouver, a-t-elle jamais perdu de sa fermeté et de sa vigueur ?
Cette unité vitale, l’Aln-Fln l’a réalisée avec une grande ouverture d’esprit en direction de toutes les formations du mouvement national, même les plus tièdes parmi elles vis-à-vis de la lutte armée, et elle ne s’est justement fermée qu’au messalisme dont la vision de la lutte pour l’indépendance prétendait à un partage de la représentation nationale qui aurait facilité les manœuvres de division ennemies[1].
En tout cas, mon expérience, je l’ai vécue dans cet esprit d’unité, et nombre de lecteurs de mon précédent livre n’ont rien vu d’idyllique dans ce que j’en ai rapporté et ont bien voulu croire que je l’ai fait d’une façon honnête. Et même dans des situations où je me suis trouvé opposé à mes responsables, je n’ai jamais douté de cette unité profonde de but qui nous liait, eux et moi, jusqu’à la réalisation de cet objectif.
C’est pourquoi il me semble qu’il est préjudiciable et très malsain pour l’édification de la jeunesse de l’indépendance, de mettre l’accent sur les dissensions et désaccords qui ont émaillé la période du combat armé, de lui faire croire que les difficultés et problèmes de l’édification nationale et de la concrétisation de l’indépendance politique tirent leur origine de la façon « négative » dont auraient été résolues les contradictions de la lutte de libération. Du coup, aux yeux de nos jeunes, c’est cette lutte elle-même qui est disqualifiée, et même son résultat, l’indépendance. C’est un sale coup qu’on porte par là à notre jeune génération en portant atteinte à l’assise de la personnalité nationale, ainsi frappée cruellement dans son titre de gloire ! Le jeune a besoin d’être fier d’être de ce peuple qui a donné la génération qui s’est attaquée à la conquête de l’indépendance, cette tâche immense, parce que c’était à l’époque, une tâche plus qu’impossible tant l’occupation coloniale française s’affirmait des plus irréversibles : les principales forces politiques et la plupart des partis n’avaient-ils pas estimé devoir entériner cette fatalité et s’y soumettre ?
De cette fierté et de cet exploit exemplaire de ses aînés, le jeune a droit à tirer des raisons d’optimisme pour affronter, lui également, sans faiblir, les problèmes complexes qu’il rencontre du fait de la mondialisation. Il a droit à en tirer la force morale colossale dont il a besoin pour se battre contre l’idéologie de la soumission : celle-ci ne tend-elle pas à le convaincre que cette mondialisation est une fatalité où le statut d’un néo-indigénat aujourd’hui mondial, s’impose aux peuples qui se sont libérés du joug colonial, une fatalité contre laquelle on ne peut rien et devant laquelle il faut s’agenouiller en tentant de se débrouiller comme on peut ? Ne veut-on pas le persuader qu’il ne peut donc rien pour changer sa situation, que la révolution d’hier et les sacrifices qu’elle a exigés pour libérer le pays ont été aussi lourds que vains et qu’il aurait mieux valu peut-être que la France colonialiste restât en Algérie colonisée ?
Notre génération et celles qui nous ont précédés, aurions-nous pu résister à l’épreuve de la colonisation, puis aux plus de sept années de guerre si, pour notre éducation fondamentale on ne nous avait pas fait aimer tous nos ancêtres, sans faire le choix entre celui-ci et celui-là, dans ce qu’ils avaient d’exemplaire : leur courage, leur générosité, leur amour du pauvre, leur esprit de sacrifice pour défendre notre aire civilisationnelle, et d’autres qualités essentielles pour l’édification de la personnalité ? Ce n’est qu’armé de cet héritage positif que l’on peut, sans risque de déstabilisation psychosociale aucun, affronter l’histoire de la lutte à mort entre Syphax et Massinissa, ou les épisodes tragiques de la succession de notre Prophète, ou encore les luttes complexes qui ont opposé l’émir Abdelkader à Ahmed Bey ou d’autres personnalités importantes de son époque...– et l’historien nous y aide, par sa méthode scientifique qui n’a rien à voir avec l’approche d’un juge ou d’un procureur.
De même, pour notre équilibre psychosocial, et celui de nos jeunes particulièrement, nous avons besoin d’admirer et d’aimer tous nos héros, de notre histoire contemporaine et de notre guerre de libération, sans faire de tri, pour leur seul engagement peut-être dans la formidable épopée qui nous permet de vivre indépendants ! Et nous laisserons à nos historiens – et non à des policiers et des juges d’instruction qui condamnent ou louent tels faits ou tels responsables – le soin de démêler et d’expliquer sereinement les drames, comparables à d’autres, sous d’autres cieux, à d’autres époques semblables, qui ont émaillé notre histoire[2] plus ou moins récente.
Tout comme nous devons être fiers du résultat considérable des efforts d’édification de l’Algérie indépendante, car, autant dans les succès que dans les échecs, c’est le résultat de l’action d’une société qui a fait des miracles pour reconstruire son État national si on tient compte des graves séquelles morales, psychologiques et matérielles que lui a causées plus d’un siècle de prédation coloniale et de destruction systématique de ses élites et de son tissu social.
Notre génération, à la suite de celles qui nous ont précédés, a démontré que l’on peut défaire l’adversaire si l’on est résolu à se battre et que l’on apprend à le faire, en s’armant des moyens et des propres valeurs dont se targue cet adversaire, ainsi que l’ont si bien enseigné un Jugurtha ou un Émir Abdelkader, pénétrant le système colonisateur et ne négligeant pas d’agir de l’intérieur même du nouveau cadre idéologique qu’il a imposé. Montrant de la constance et de la fermeté dans la défense de l’idée d’une Algérie souveraine indépendante de la France, notre génération a su percer la mentalité de la puissance coloniale, pénétrer sa civilisation et comprendre son développement historique et ainsi s’instruire auprès d’elle pour l’amener à partager l’idée de nouveaux rapports débarrassés du contenu colonial et mutuellement avantageux pour nos deux pays et nos deux peuples.
Ces leçons, faisons en sorte que notre jeunesse s’en arme pour ses propres combats difficiles d’aujourd’hui, dont – nous ne pouvons qu’être confiants ! – elle sortira victorieuse avec le même panache que celui qui a été le nôtre dans la lutte contre le colonialisme. C’est ainsi que nous serons fidèles à notre combat d’hier et à l’enseignement de nos aînés qui, eux, ont su nous faire prendre confiance en nos propres forces.

[1] C’est une telle unité que, face à un adversaire plus roué et en un sens mieux outillé que notre ancien colonisateur, le mouvement national de Palestine met difficilement mais intelligemment en œuvre grâce à l’expérience accumulée où le démocratisme a fait des progrès considérables. Son représentant le plus avancé, le plus moderne, l’Olp, ouvre la voie de la lutte nationale de libération aux valeureux fils de la Palestine martyre, y compris à ceux militant dans les organisations islamistes et de gauche dont les directions montrent des velléités aventureuses de lui disputer la direction de la lutte nationale contre l’occupant et de lui en arracher l’initiative, au prétexte de contrecarrer les positions, selon elles, opportunistes que développerait son chef. Cette ouverture vigilante déjoue les espoirs de l’occupant colonialiste : désir de voir affaibli face à lui le poids du chef de l’Olp et de l’État palestinien en tant qu’interlocuteur national unique du peuple palestinien ; attente de voir les diverses tendances détourner leurs coups de lui et de les diriger pour se combattre ; elle fait échouer également les provocations de ce dernier tendant à couvrir et justifier ses nombreuses diversions criminelles. (Note rédigée avant la disparition de Arafat).
[2] Nos historiens, abordant l’épopée du FLN, devront méditer cette boutade que la grande Catherine de Russie a lancée aux contempteurs du grand Souvorov : « On ne juge pas un vainqueur ! »

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